La nouvelle sensation ukrainienne du sumo, Aonishiki, a savouré lundi son tout premier titre de haut niveau, au lendemain de sa victoire éclatante au Kyushu Basho. Ce succès retentissant le place presque assurément sur la voie de la promotion au rang d’ozeki, le deuxième plus prestigieux du sumo.
Âgé de seulement 21 ans, Aonishiki évoluait pour la première fois au rang de sekiwake lors du tournoi de Fukuoka, après une ascension fulgurante depuis les divisions inférieures. Sa progression est exceptionnelle : il a atteint pour la première fois les 12 victoires dans la division makuuchi, après une série impressionnante de quatre tournois consécutifs à 11-4. Il a conclu l’année en beauté en remportant la Coupe de l’Empereur, en battant le yokozuna Hoshoryu lors d’un combat de barrage décisif.
« Je suis vraiment heureux. Je commence seulement à réaliser que je suis champion, mais je ne pense pas du tout à la promotion d’ôzeki », a déclaré Aonishiki, de son vrai nom Danylo Yavhusishyn, depuis le logement de l’écurie Ajigawa à Kurume (préfecture de Fukuoka).
Encore sous le coup de l’émotion, il raconte ne pas avoir trouvé le sommeil :
« Je n’arrivais pas à dormir en rentrant. Vers 5 heures du matin, j’étais complètement ailleurs… Tout était une première pour moi pendant la cérémonie, même tenir une daurade ! J’ai vraiment apprécié. »
La Japan Sumo Association devrait officialiser mercredi sa promotion au rang d’ozeki, à l’issue de la réunion du comité de jugement, suivie du conseil d’administration chargé d’établir le classement du tournoi de janvier.
S’il devient ozeki, Aonishiki établirait un nouveau record de rapidité : seulement 14 tournois depuis ses débuts, un exploit inédit depuis l’instauration du calendrier actuel à six tournois annuels (1958), hors cas des lutteurs ayant commencé plus haut grâce à un parcours amateur exceptionnel.
Connu pour ses attaques explosives à partir d’une position basse très stable, Aonishiki a tenu à remercier son environnement d’entraînement et notamment son maître d’écurie Ajigawa, l’ancien sekiwake Aminishiki.
« Le plus important, c’est que je peux lui demander conseil sur beaucoup de choses. Le plus beau, c’était de pouvoir lui annoncer la victoire. Je lui dois énormément. »
Aonishiki a également échangé par téléphone avec ses parents, réfugiés en Allemagne depuis le début de la guerre en Ukraine.
« Je leur ai dit : “C’est grâce à vous.” Ma mère pleurait… J’ai appris que mon père aussi, même s’il ne me l’a pas montré. J’ai reçu des messages de nombreux amis et connaissances en Ukraine. »
Déterminé, le jeune prodige évoque déjà ses ambitions futures, y compris celle de devenir un jour yokozuna :
« Je peux encore progresser. Si je ne m’améliore pas dans tous les domaines, je ne pourrai pas monter plus haut. »
Et parmi tous les souvenirs de cette soirée mémorable, un détail restera gravé :
« Je n’ai jamais bu un saké aussi bon. »
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