Les Oyakata

Comment devenir oyakata?

Les oyakata sont les entraîneurs et gérants des heya de sumo. Ils sont tous d’anciens lutteurs renommés et sont également juges lors des tournois. Les conditions pour devenir un oyakata sont nombreuses et compliquées :

1. Le rang atteint et le nombre de basho :

  • Il faut avoir été au moins une fois sekitori ; ce qui implique que les lutteurs ne dépassant pas la classe de makushita ne pourront jamais le devenir, même s’ils sont un jour entraîneur au sein d’une heya.
  • Les yokozuna et les ôzeki peuvent devenir automatiquement oyakata
  • Les sekiwake et les komusubi doivent avoir gagné au moins un basho pour l’être automatiquement.
  • Les autres sekitori doivent avoir combattu au moins 20 basho en tant que makuuchi ou 30 en tant que juryô, pour pouvoir le devenir.

2. Le titre des oyakata : le kabu

Le toshiyori kabu ou toshiyori myoseki (nom d’ancien) est un nom « historique » d’ancien rikishi. Le nombre de ces kabu est limité à 105 qui sont la propriété de lutteurs et d’anciens lutteurs. Seuls les anciens lutteurs peuvent acheter ces noms. La vente d’un kabu à une personne non liée au sumo entraîne automatiquement l’exclusion du vendeur hors de la Nihon sumo Kyôkai. Comme un titre de noblesse, le propriétaire du kabu peut porter ce nom suivi du suffixe –oyakata.

Trois possibilités existent pour acheter un kabu :

  • On peut l’acheter directement à un autre ancien lutteur, mais les prix peuvent monter jusqu’à 500 millions de yens (soit environ 3,5 millions d’euros…) pour les kabu les plus prestigieux, et du coup ils ne sont accessibles à l’acheteur qu’avec l’aide financière de koenkai (club de sponsors).
  • On peut ensuite l’obtenir comme cadeau de la part de l’oyakata de la heya ou d’un autre oyakata.
  • Et enfin, on peut en hériter de son père ou de son beau-père. Pour bénéficier de cet héritage, les exigences sont plus faibles que lorsqu’on l’achète : il suffit d’avoir été une fois san'yaku (sans forcément gagner de basho), ou d’avoir participé à 12 basho en tant que makuuchi, ou 20 en tant que jûryô.

On peut aussi porter un kabu sans l’avoir acheté. Si un propriétaire n’a pas besoin du sien (parce qu’il est soit rikishi actif, soit propriétaire de plusieurs kabu ou soit si c’est un oyakata à la retraite) il peut permettre son utilisation par un autre ancien. Ce « kari kabu » peut être retiré à tout moment. L’emprunt a été officiellement interdit par la Nihon sumo Kyôkai pendant un certain temps, mais lorsque certains kabu ont été « achetés » à des prix symboliques, la NSK l’a à nouveau toléré, pour éviter les trafics.

Comme toujours dans le monde du sumo, les échanges, modifications et même les acquisitions de kabu se font sur le principe du consentement mutuel.

3. Les autres méthodes pour avoir un nom d’ancien :

Indépendamment des conditions ci-dessus, on peut devenir oyakata en utilisant son shikona de lutteur selon le principe du ichidai toshiyori (ancien sur une génération). Pour bénéficier de ce statut, il faut « avoir été un rikishi « exceptionnel » reconnu par la Nihon sumo Kyôkai mais ce terme ne regroupe aucun vrai critère.

Jusqu’à aujourd’hui, seuls les très grands yokozuna (plus de 20 yûshô) ont pu utiliser leur shikona comme kabu. Lorsque le récipiendaire du ichidai toshiyori disparaît, son kabu provisoire disparaît avec lui.

Actuellement, un seul yokozuna est un ichidai toshiyori : Takanohana-oyakata (65ᵉ yokozuna). Il y eu par le passé troisième, Taiho-oyakata (48ᵉ yokozuna) qui est parti à la retraite obligatoire en 2005 ainsi que Kitanoumi-oyakata (55ᵉ yokozuna) décédé avant sa retraite. L’ancien Kokonoe-oyakata (Chiyonofuji, 58ᵉ yokozuna) aurait pu en utiliser un offert par la NSK, mais il a préféré acquérir un vrai kabu par la méthode traditionnelle.

L’ancien Kokonoe oyakata (le yokozuna Chiyonofuji)

Comme les kabu sont rares et recherchés, et que les rikishi devaient quelquefois prendre leur retraite de façon trop soudaine pour avoir le temps d’acheter un kabu, la NSK avait créé cinq places de jun toshiyori (« aîné junior ») disponibles. Le rikishi – qui devait répondre aux exigences décrites au-dessus – pouvait devenir oyakata sous son shikona de lutteur, mais seulement pour une durée limitée : pour les rikishi qui ne sont pas ôzeki ou yokozuna, c’était 1 année ; les yokozuna et ôzeki avaient 5 ans plus un délai supplémentaire de 3 ans. Pendant ce délai, le lutteur devait acheter un vrai kabu sinon il ne pouvait pas continuer dans le sumo ensuite. Le statut de jun toshiyori a été aboli par la NSK en décembre 2006, les jun toshiyori en cours continuant jusqu’à expiration.

4. Lorsqu’on est oyakata :

On peut être affilié à une heya et y travailler, ou devenir shisho (chef d’un heya). Lorsqu’un shisho arrive près de la limite d’âge (65 ans), il échange son prestigieux kabu de chef de heya avec un autre oyakata affilié à la heya qui deviendra son successeur.

 Voir aussi : Règles juridiques et normes sociales dans le monde secret du sumo japonais (document PDF)

5. Liste des 105 kabu officiels :

Ajigawa
Araiso
Arashio
Asahiyama
Asakayama
Azumazeki
Chiganoura
Dekiyama
Dewanoumi
Edagawa
Fujigane
Fujishima
Furiwake
Futagoyama
Hakkaku
Hamakaze
Hanakago
Hanaregoma
Hatachiyama
Hidenoyama
Ikazuchi
Inagawa
Irumagawa
Isegahama
Isenoumi
Iwatomo
Izutsu
Jinmaku
Kabutoyama
Kagamiyama
Kasugano
Kasugayama
Kataonami
Katsunoura
Kimigahama
Kiriyama
Kise
Kitajin
Kiyomigata
Kokonoe
Kumagatani
Kumegawa
Magaki
Matsuchiyama
Matsugane
Michinoku
Mihogaseki
Minato
Minatogawa
Minezaki
Miyagino
Musashigawa
Nakadachi
Nakagawa
Nakamura
Naruto
Nishiiwa
Nishikido
Nishikijima
Nishonoseki
Oguruma
Oitekaze
Onaruto
Onoe
Onogawa
Onomatsu
Oshima
Oshiogawa
Otake
Otowayama
Oyama
Sadogatake
Sakaigawa
Sanoyama
Sekinoto
Sendagawa
Shibatayama
Shikihide
Shikoroyama
Shiranui
Shiratama
Tagonoura
Takadagawa
Takasago
Takasaki
Takashima
Takekuma
Takenawa
Tamagaki
Tamanoi
Tanigawa
Tatekawa
Tateyama
Tatsunami
Tatsutagawa
Tatsutayama
Tokitsukaze
Tokiwayama
Tomozuna
Urakaze
Wakafuji
Wakamatsu
Yamahibiki
Yamashina
Yamawake

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