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Onosato devient yokozuna après 13 tournois seulement
Onosato a été promu au rang suprême de yokozuna mercredi, atteignant cet honneur à une vitesse inédite après uniquement 13 tournois professionnels.
Âgé de 24 ans et originaire de la préfecture d’Ishikawa, il devient le 75e yokozuna de l’histoire et le premier grand champion japonais depuis son maître d’écurie Nishonoseki — l’ex-Kisenosato — qui avait obtenu ce titre après le tournoi du Nouvel An en 2017.
« Je vais m’entraîner avec assiduité afin de ne pas ternir la réputation du rang de yokozuna et aspirer à devenir un yokozuna unique en son genre », a déclaré Onosato lors de la cérémonie de promotion organisée à l’écurie Nishonoseki.
Il a assuré sa promotion en remportant le tournoi de mai deux jours avant la finale, remplissant ainsi le critère requis de victoires consécutives en tant qu’ōzeki.
L’Association japonaise de sumo a officiellement validé sa promotion lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’administration tenue mercredi.
Le précédent record sous le système était détenu par le regretté Wajima — également natif d’Ishikawa — qui avait été promu en mai 1973 après son 21e tournoi.
Onosato rejoint ainsi Wajima, vainqueur de 14 titres, en tant que seul autre lutteur à être devenu yokozuna après une carrière universitaire.
Du haut de ses 1,92 m pour 191 kg, Onosato impose sa puissance aussi bien dans les techniques de poussée que dans celles de saisie. Il compte déjà quatre Coupes de l’Empereur à son palmarès, la première remportée en mai dernier.
« Depuis mes débuts dans le sumo professionnel, j’ai toujours considéré le rang de yokozuna comme un objectif incontournable. Je suis heureux de l’avoir atteint », a-t-il affirmé. « Ce que je ferai à partir de maintenant est encore plus important. »
Il s’est dit satisfait de la formule choisie pour marquer sa promotion, transmise aux émissaires de l’association de sumo :
« J’ai pensé qu’il n’y avait pas de meilleure phrase. Je n’étais pas nerveux et j’ai réussi à la prononcer avec assurance. Je n’avais pas prévu d’inclure ‘unique en son genre’ à l’origine, mais c’est venu naturellement, et c’était parfait. »
Une rivalité s’annonce désormais avec le yokozuna mongol Hoshoryu, promu après le tournoi de janvier. Ils s’affronteront pour la première fois en tant que yokozuna lors du tournoi de juillet à Nagoya, dans la nouvelle IG Arena.
C’est la première fois depuis 1987 que deux lutteurs sont promus yokozuna la même année — à l’époque, il s’agissait de Hokutoumi et Onokuni.
« J’espère qu’il inaugurera une nouvelle ère », a commenté Hokutoumi, aujourd’hui président de l’Association japonaise de sumo sous le nom de Hakkaku.
Avec une tournée d’exhibition prévue à Londres en octobre, Hakkaku estime que la présence de deux yokozuna est un formidable atout :
« C’est une excellente nouvelle. Même si l’association le souhaite, cela ne se produit pas si facilement. »
Depuis ses débuts dans la division makuuchi en mai 2023, Onosato n’a eu besoin que de neuf tournois pour atteindre le rang sacré, battant ainsi le précédent record de Taihō — icône du sumo et 32 fois vainqueur de la Coupe de l’Empereur — qui avait mis 11 tournois.
Il est également le premier à devenir yokozuna sans avoir jamais connu de tournoi avec un bilan négatif.
« J’espère qu’il deviendra un modèle et qu’il tirera le monde du sumo vers le haut », a déclaré Nishonoseki. « La force est essentielle, mais il doit aussi incarner les responsabilités qui incombent à un yokozuna. »
« Il est encore en pleine progression. Depuis son entrée à l’écurie, il construit son corps avec sérieux et constance. L’entraînement ne ment pas. »
Onosato a fait ses débuts professionnels en mai 2023 au 10e rang de la division makushita, grâce à ses performances remarquables dans le sumo amateur.
Il avait atteint le rang d’ōzeki en un temps record également, dès son neuvième tournoi, après celui d’automne en septembre dernier. Sa montée fulgurante fut telle que ses cheveux étaient encore trop courts pour la coiffure traditionnelle “oicho”, en forme de feuille de ginkgo, réservée aux lutteurs des deux divisions supérieures.
Le dernier Japonais promu yokozuna au début de la vingtaine était Takanohana, qui avait 22 ans lors de sa promotion après le tournoi de Kyushu en novembre 1994.
« Il arrive toujours ici avec le sourire. J’espère qu’il restera tel qu’il est — quelqu’un d’aimé et soutenu par tous », a déclaré Keisuke Koyama, 50 ans, propriétaire d’un restaurant de sushis dans la ville natale du nouveau yokozuna, à Tsubata.
Onosato a conclu en disant qu’il était heureux d’avoir pu « apporter une bonne nouvelle » grâce à sa promotion, et a promis de continuer à « redonner de l’énergie à Ishikawa et à la péninsule de Noto », durement touchées par le séisme du 1er janvier 2024.
