Le sumô à la radio française sur RTL

Le sumô à la radio française sur RTL
Philippe Bezard-Falgas parle sur RTL de la domination des étrangers dans le sumo et du manque d’enthousiasme des jeunes japonais dans l’émission de Rémi Sulmont (photo).

Le sumô à la radio française sur RTL

Une fois n’est pas coutume : RTL a diffusé ce matin vers 9 h 15 un court commentaire sur le sumô, où a été évoqué la mainmise des lutteurs mongols sur le sport national japonais !

Vous pouvez retrouver l’émission sur le site de RTL ou en cliquant sur le lien :

RTL : Sumo – quand les lutteurs japonais ne font plus le poids (20 avril 2016)

Quelques petites coquilles subsistent encore dans le commentaire pour les spécialistes comme nous, mais ne gâchons pas notre plaisir de voir notre sport favori enfin dans un média français !

Pour information, c’est votre serviteur qui a fourni une grande partie des informations et qui participe en interview à la fin de l’émission !!

Écouter le fichier audio de l’émission au format mp3

Texte corrigé (la version RTL comporte quelques coquilles) :

Sumo : quand les lutteurs japonais ne font plus le poids

REPLAY – Le champion des champions, qui s’apprête à devenir une légende au pays du sumo, n’est pas de nationalité japonaise.

PAR JEAN-ALPHONSE RICHARD PUBLIÉ LE 20/04/2016 À 10:29

C’est un bouleversement historique qui va se produire au Japon. On pourrait même appeler ça un tsunami sur les tatamis, même si c’est ici de sumo dont il s’agit… Le sport sacré. Le 8 mai prochain le champion des champions va être consacré sauf qu’il s’agit d’un étranger, un non-Japonais, qui va devenir définitivement le plus grand lutteur de tous les temps…

Il s’appelle Hakuho, il a 31 ans. Plutôt longiligne avec ses 155 kilos pour un mètre 92, c’est un Mongol né à Oulan-Bator. Et du 8 au 22 mai prochain, pour le grand tournoi de printemps au Ryogoku à Tokyo, le temple du sumo, Hakuho va devenir une légende que plus personne ne pourra plus jamais rattraper. Il va certainement passer le cap des 36 victoires en grand prix, du jamais vu dans ce sport puisqu’il s’agit du record absolu toutes générations confondues. Battu donc, non pas par un Japonais, mais par un Mongol. Quand on sait que le sumo est un pan du Japon éternel… qu’il fait partie du shintoïsme, la religion d’État, c’est effectivement un bouleversement…

Cela veut-il dire que le sumo n’est plus japonais ?

Ce serait faire une conclusion un peu rapide. Mais on peut s’interroger… Hakuho, qui domine depuis un bon moment déjà le sumo, va être le symbole de celui qui bat les Japonais au cœur même de leur sport, mais ce n’est pas tout. Derrière lui, les numéros 2 et 3 du sumo sont également des Mongols. Depuis des années, il y a fréquemment l’apparition d’étrangers, des Hawaïens, un Égyptien qui se fait appeler Osunaarashi et même un Brésilien, Wander Ramos alias Kuniazuma. Natif de Santo André, arrivé à 16 ans à Tokyo, Samba et sumo, c’est presque folklorique… Mais ça n’amuse pas vraiment les gardiens du temple (l’exemple de Kaisei comme brésilien est beaucoup plus parlant puisqu’il s’agit d’un lutteur toujours en activité. Kuniazuma a achevé sa carrière en 2004 sans jamais avoir dépassé les jûryô! NDLR).

Cette domination s’exerce en plus en dépit d’une réglementation drastique. Un seul étranger est autorisé par écurie de sumo. Les non-japonais sont épiés au moindre faux pas. Hakuho a déjà essuyé des remontrances pour attitude non conforme à l’esprit du sumo, mais malgré ces barrières – au passage, il n’y a aucun Français parmi les sumotoris – les Japonais sont aujourd’hui battus à plate couture.

Comment expliquer qu’ils ne règnent plus sur ce sport qui leur appartient ?

Par le désintérêt. Les jeunes Japonais sont effrayés par la dureté de l’apprentissage… Une vie de sacrifices, « plus du tout à la mode » nous dit Philippe Bezard-Falgas, passionné et expert.

Yokuzuna, c’est effectivement le terme qui désigne le grand champion de sumo, ce sport où les Japonais ne font désormais plus le poids.

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2 commentaires

  1. C’est bien connu, les japonais aiment les étrangers dans le sumo tant qu’ils ne gagnent pas. La solution serait d’interdire de recruter des étrangers et faire du sumo uniquement entre japonais. Certes, le niveau serait pathétique mais 100% national! 🙂

  2. Est-ce parce que les trois Yokozuna en activités sont de nationalités Mongol (Hakuhō Shō, Harumafuji Kōhei et Kakuryū Rikisaburō ) ?
    Je comprends tout à fait « la peur » et « l’inquiétude » des japonais de voir que leur sport national est en quelque sort offert aux non-japonais mais si ils ne veulent pas le voir perdu à tout jamais qu’ils l’interdisent officiellement aux étrangers car j’espère que n’a pas critiqué la dernière victoire de Hakuhō juste pour ça.
    Pour ma part, son esquive est toute sauf disgracieuse (voir vidéo http://i.imgur.com/5Vma5Cp.gifv). J’ai pu assister à de nombreux matchs dans lesquels certains sumos n’hésitent pas à esquiver pour gagner, alors pourquoi est-ce un problème pour Hakuhō ? ce genre de parade nous montre à quel point un sumo est agile et fait preuve d’intelligence.

    Je ne suis pas un expert dans le monde du sumo mais j’aime critiquer et j’ai voulu le faire sur ce qu’il se passe en ce moment.
    Vive le Japon et vive le sport japonais.

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